Plongée au cœur de la nuit fauve ≠



Brûlants, ravageurs, rageurs, dévastateurs, frustrés, agressifs, mordants. Tels sont les mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on écoute un morceau de Fauve.

«Mais arrête de me dire de pas m’énerver putain. Ouai ça sert à rien. Ouai ça sert à rien mais ça fait du bien tu vois, surtout quand il te reste que ça, gueuler »

La chanson « haut les cœurs » commence comme ça, et, il faut l’admettre, ça fait un bien fou d’entendre ça.

A peine quelques morceaux lâchés sur le net, et ce groupe, qui n’a encore sortit aucun album, n’a pas de maison de disque, monte son album tout seul et compose ses chansons dans la chambre de l’un ou de l’autre, a déjà remplit deux fois la maroquinerie et a prévu pour le printemps 2014 pas moins de 15 Bataclan. Il était  à l’affiche des plus gros festivals francophones (Eurockéennes, Printemps de Bourges, Francofolies de La Rochelle et Montréal) de cette année plus de deux mois avant la sortie du premier album, « Vieux Frères ». Pas mal, pour un groupe qui se gère entièrement tout seul.

 En six mois, ils ont conquis le monde de la musique française, ont fait la couverture des plus grands journaux. Ils ont été propulsés sous les feux des projecteurs sans même le vouloir, grâce à leurs textes poignants qui transpirent la sincérité.


Pour commencer, on vous conseille ça.  Haut les cœurs.



Fauve, on sait tous ce que c’est. C’est d’abord un collectif ouvert à tous, dont les membres sont liés par une conception partagée de la vie et des gens. C’est un collectif qui, comme ils le disent si bien, « défait le défaitisme, hait la haine et a honte de la honte ». Fauve, c’est un peu l’épaule sur laquelle on s’appui pour pleurer notre colère et notre honte.

 
Ce sont des mecs perdus, désabusés, un peu bancals, rêveur, débraillés et vraiment au bord du gouffre. 

Alors ils sonnent l’alarme, pour nous prévenir, nous parler de cette société mal foutue qui nous entraîne au fond, sans cesse, avec une force prodigieuse, et qui nous rend tristes, dépressifs.

Ces cinq mecs normaux, bouleversants de sincérité, ont réussit à mettre des mots sur nos sentiments les plus incompréhensibles. Leurs textes sont à la fois le constat d’une maladie qui nous ronge et le remède à cette maladie, comme si, en mettant à jour nos sentiments et nos pensées les plus lourds à porter, ils les enlevaient, pour nous procurer un bien phénoménal.

Dès la première écoute, on lâche tout, on arrête de vivre. On ressent quelque chose d’indescriptible, de surnaturel. 

Pour enchaîner, ce titre dépressif mais tellement bon, à écouter lors d’une nuit mélancolique : Sainte Anne.




Fauve, c’est, sur une musique légèrement new-wave, lancinante et entraînante, un chanteur à la voix d’adolescent nerveux qui nous parle, nous raconte, – car non, il ne chante pas-, d’une manière hyper agressive, sa vie, qui par endroit ressemble très fortement à la notre. 

C’est aussi ça, Fauve : on s’identifie dans ces textes comme jamais on ne l’avait fait auparavant. C’est ce qui nous retourne dans tous les sens sans qu’on le sache.

Lorsqu’il soigne ses blessures, il soigne aussi un peu celles que l’on a tous au fond de nous. Il nous balance ses quatre vérités, celle que nous n’osions pas dire, dans des textes exutoires, exactement ceux qu’il nous fallait pour exprimer notre colère et notre tristesse, notre angoisse. Ou notre joie.

Pour ceux qui choisiront cette dernière, on vous proposera ça :  4000 îles





Ce chanteur, qui nous parle de ses pétages de plombs, de sa vie de drague et d’amour désespéré, nous prend à la gorge. Il nous ordonne, littéralement, de ne pas abandonner. De nous accrocher.

On n’écoute pas Fauve pour se marrer, on écoute Fauve pour se soigner, pour comprendre et analyser, pour sortir de ce qui nous tue, inconsciemment.

Le signe de Fauve, c’est cet « égal barré », nous rappelant de vagues souvenirs du cours de math. Ce signe, celui de la différence, les symbolise parfaitement. Fauve EST la différence, et on a tous envie de se rallier à eux. Ils promettent de grandes choses.






La première partie du premier album de Fauve, « Vieux Frères », sortira le 03 février, et une deuxième partie suivra en fin d’année. On les attend avec une impatience grandissante.

D’ici là, on vous donne ces deux morceaux pour patienter jusqu’à février.

 Blizzard 



 Nuits fauves     



Peace.

Marre-A-Val    

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